Nouveaux éléments d'identification des plumes des plongeons: catmarin, arctique et imbrin
Suite aux commentaires d'Arnaut Guérin, l'article a été révisé, apportant ainsi de nouveaux éléments d'identification concernant les trois espèces de plongeons.
Concernant la première photo, il s'agit en fait d'une rémige secondaire de plongeon imbrin. La longueur (supérieure à 150 mm) et la grande taille de la zone blanche du vexille interne correspondent à cette espèce. Par comparaison, les plus grandes rémiges secondaires du plongeon arctique atteignent environ 130 mm. On peut également noter le calamus qui est plus large chez le plongeon imbrin.
Concernant la première photo, il s'agit en fait d'une rémige secondaire de plongeon imbrin. La longueur (supérieure à 150 mm) et la grande taille de la zone blanche du vexille interne correspondent à cette espèce. Par comparaison, les plus grandes rémiges secondaires du plongeon arctique atteignent environ 130 mm. On peut également noter le calamus qui est plus large chez le plongeon imbrin.
Secondaire externe de plongeon imbrin. Biométrie: 158 mm.
Comparaison des deux secondaires plongeon imbrin et plongeon arctique.
Concernant la 4ème photo, il s'agit en fait de deux rémiges primaires de plongeon arctique. Le critère de la zone blanche du vexille interne dans la différenciation catmarin / arctique n'est pertinent que pour les rémiges secondaires externes et moyennes. Le plongeon arctique peut présenter un liseré (voire une bordure) blanc pur sur le vexille interne des rémiges primaires. Pour différencier les rémiges primaires des deux espèces, la taille n'est pas un critère fiable, les chevauchements étant importants. La couleur de fond est un meilleur indicateur (lorsque les plumes sont peu usées) :
- Brun-gris uniforme chez le catmarin (parfois un reflet à la pointe des primaires externes)
- Brun sépia, avec un reflet brillant sur le vexille externe (et surtout à la pointe) chez l'arctique.
Un autre critère est utilisable selon la période à laquelle on trouve les plumes : le plongeon catmarin mue ses rémiges en automne (en général d'octobre à décembre), alors que le plongeon arctique le fait en fin d'hiver (de février à avril). En janvier, les rémiges des deux espèces peuvent être trouvées en laisse de mer.
- Brun-gris uniforme chez le catmarin (parfois un reflet à la pointe des primaires externes)
- Brun sépia, avec un reflet brillant sur le vexille externe (et surtout à la pointe) chez l'arctique.
Un autre critère est utilisable selon la période à laquelle on trouve les plumes : le plongeon catmarin mue ses rémiges en automne (en général d'octobre à décembre), alors que le plongeon arctique le fait en fin d'hiver (de février à avril). En janvier, les rémiges des deux espèces peuvent être trouvées en laisse de mer.
Primaires de plongeon arctique. Biométrie: P?: 158 mm, P?: 154 mm.
Concernant la légende de l'avant-dernière photo : il s'agit d'une rémige secondaire interne (côté droit) de plongeon arctique. Les rémiges secondaires internes des plongeons ont comme particularité d'avoir une inversion de la courbure latérale du rachis (c'est-à-dire que calamus orienté vers le bas, le rachis "tourne" à gauche bien que la plume soit située du côté droit de l'aile). Dans ce cas, le critère pour déterminer si la plume se place à droite ou à gauche est la largeur respective des vexilles : le vexille le plus large étant l'interne (donc orienté vers le corps de l'oiseau), on sait que la plume est sur l'aile droite.
Secondaire interne de plongeon arctique. Biométrie: 97 mm.
Concernant la dernière photo, elle représente en fait une rémige secondaire (très usée !) d'alcidé. Une bonne partie des vexilles est absente, mais la taille, la couleur de fond et le liseré blanc terminal (non dû à la décoloration) vont dans ce sens. Une couverture alaire de cette taille chez un plongeon n'aurait pas de liseré blanc et présenterait un décrochement à la jonction rachis / calamus : or sur cette plume, on voit bien que le rachis se place dans le prolongement du calamus. Une scapulaire de plongeon pourrait présenter du blanc à la pointe, mais sous forme de petites taches ovales (catmarin) ou de rectangles blancs (arctique et imbrin). Quant à la structure générale, une scapulaire serait beaucoup plus molle, sa fonction étant de recouvrir l'épaule de l'oiseau et non de le propulser.
Secondaire d'alcidé. Biométrie: 53 mm.
Arnaut Guérin collectionne les plumes depuis 1992, il travaille comme guide naturaliste dans une réserve ornithologique. Il a donc une certaine expérience des oiseaux, notamment les espèces littorales, habitant en bord de mer.
Arnaut est intervenu sur le blog concernant des corrections sur l'identification des plumes entre le canard siffleur et le canard pilet femelle, la sépartion des plumes de grand labbe et fou de bassan, ainsi que sur l'identification des plumes de macreuses noires.
Extrait de commentaires
"J’ai découvert votre blog il y a quelques mois. Son intérêt principal repose, à mon sens, sur la multiplication des exemples au sein d’une même espèce, ce qui permet d’illustrer les variations inter – individuelles des plumages. La biodiversité à travers les plumes, en somme ! Bravo en tout cas pour cette initiative et pour les efforts que vous y consacrez !
Pour ces raisons – et si vous n’y voyez pas d’inconvénient - je me permets d’apporter quelques corrections sur certaines espèces. Je comprends tout à fait que certaines erreurs aient pu se glisser, en particulier lors de la détermination de plumes muées ou trouvées isolément. Quant à celles trouvées en zone côtière, elles peuvent potentiellement appartenir à n’importe quelle espèce. Et quand le sable, le soleil et le sel jouent de leur pouvoir érosif, l’identification relève plus du casse-tête qu’autre chose ...
Si vous le souhaitez, je vous ferai part d’éventuelles autres erreurs directement sur votre courriel. J’essaierai, dans la mesure du possible, de ne rien affirmer et de donner les arguments qui m’ont amené à rectifier telle ou telle information. Sachant que l’identification sur photo n’est pas une science exacte, et que le dialogue reste ouvert : je ne prétends pas être infaillible, loin de là."
Je tiens particulièrement à remercier Arnaut pour ses corrections instructives sur les plumes d'oiseaux marins.
Texte: Arnaut Guérin
Photographies: Éric Roualet
Arnaut Guérin collectionne les plumes depuis 1992, il travaille comme guide naturaliste dans une réserve ornithologique. Il a donc une certaine expérience des oiseaux, notamment les espèces littorales, habitant en bord de mer.
Arnaut est intervenu sur le blog concernant des corrections sur l'identification des plumes entre le canard siffleur et le canard pilet femelle, la sépartion des plumes de grand labbe et fou de bassan, ainsi que sur l'identification des plumes de macreuses noires.
Extrait de commentaires
"J’ai découvert votre blog il y a quelques mois. Son intérêt principal repose, à mon sens, sur la multiplication des exemples au sein d’une même espèce, ce qui permet d’illustrer les variations inter – individuelles des plumages. La biodiversité à travers les plumes, en somme ! Bravo en tout cas pour cette initiative et pour les efforts que vous y consacrez !
Pour ces raisons – et si vous n’y voyez pas d’inconvénient - je me permets d’apporter quelques corrections sur certaines espèces. Je comprends tout à fait que certaines erreurs aient pu se glisser, en particulier lors de la détermination de plumes muées ou trouvées isolément. Quant à celles trouvées en zone côtière, elles peuvent potentiellement appartenir à n’importe quelle espèce. Et quand le sable, le soleil et le sel jouent de leur pouvoir érosif, l’identification relève plus du casse-tête qu’autre chose ...
Si vous le souhaitez, je vous ferai part d’éventuelles autres erreurs directement sur votre courriel. J’essaierai, dans la mesure du possible, de ne rien affirmer et de donner les arguments qui m’ont amené à rectifier telle ou telle information. Sachant que l’identification sur photo n’est pas une science exacte, et que le dialogue reste ouvert : je ne prétends pas être infaillible, loin de là."
Je tiens particulièrement à remercier Arnaut pour ses corrections instructives sur les plumes d'oiseaux marins.
Texte: Arnaut Guérin
Photographies: Éric Roualet